dimanche 30 décembre 2012

Pamukkale


      On roule encore toute la journée et Simon est sage, on fait 250 Km à l’est d’Izmir avec la tête dans le pâté. On se fait un bon petit repas au soleil entre une station service et un champ de vigne et c’est reparti. La nuit tombe et on arrive vers 19 heures, on trouve un super coin pour mettre le camion et la tente dans les champs. On s’entend mieux avec Julien, il sait qu’on ne veut pas voyager éternellement avec lui mais il va rester encore quelques jours avec nous, nous savons maintenant que nous sommes bien différent, Camille se plaint parce qu’elle a mangé trois radis alors que lui ne se plaint pas sans argent et avec son interdiction de rentrer en Europe. On rigole bien, on s’explique mieux donc ça va !
Réveil dans les montagnes avec un petit déj en plein soleil, on ne se croirait pas le 26 décembre. C’est donc une super journée pour aller visiter le site de Pamukkale, malheureusement faut payer 10 Euros par personnes, vive l’UNESCO. On passe par les champs pour voir comment est foutu le site et si y a moyen de gruger l’entrée, JB et moi tombons nez à nez avec un vigile qui répète bêtement « ticket ! ticket ! », alors que Julien passe discrètement pendant qu’on fait diversion. Ce mec à une chance pas possible ! Nous on paye donc nos 10 euros chacun et on le retrouve à l’intérieur du site. Le spectacle commence alors…
En gros, Pamukkale, c’est 2 en 1 : la partie naturelle constituée de montagnes de calcaire blanches parcourues de 17 sources d’eau chaude. L’érosion crée des bassins naturels, mais l’homme doit intervenir pour obtenir cette couleur blanc immaculé et remplir ces bassins d’eau claire. Sinon ils seraient vides et plutôt vert mousse, et ça sentirait le soufre. En attendant c’est quand même un spectacle à couper le souffle, on se croirait sur la neige mais on est bien sur la pierre ! On peut se tremper les pieds dans l’eau qui coule à une quarantaine de degrés…
Après le pique-nique, nous passons à la partie historique : Pamukkale est bâtie sur une ancienne ville grecque du nom d’Hériapolis, aux ruines étonnamment bien conservées comprenant des bains, un théâtre, une église, un temple, des maisons et des mausolées. Avec ce grand ciel bleu et la montagne en arrière plan, c’est tout simplement magnifique et on s’imagine parfaitement le paradis que ça devait être de se promener ici en toge blanche à la sortie des termes à l’époque de la Grèce antique puis chrétienne. Vraiment, les esclaves faisaient du bon boulot ! Les points négatifs : nous qui pensions prendre un bain chaud à poil, le site nous déçoit un peu, on s’attendait à quelques choses de plus naturel mais les grillages trop moches et la centaine de vigiles sur le site gâchent un peu la visite. 
                                                   
On passe tout l’après-midi à visiter l’ensemble, un coup dans les termes calcaires et un coup dans les ruines grecques, on flashe à tout va puis on rentre au bercail à la tombée de la nuit (soit vers 17h30…). Une popote, une scopa, et dodo… autour de 21h quoi, c’est ça la vie à la campagne l’hiver !
Le jour suivant, réveil matinal, pour une fois ! On essaie de faire des choses utiles genre verif’ camion ou vaisselle, puis la pluie fait son retour (discret), donc on reprend le volant pour aller en ville. On passe quasiment 3 heures au bar pour grosse session internet, puis on se tient au chaud autour d’un thé et d’une énième partie de carte. Journée un peu tristounette, on repart le soir pour se poser dans un coin tranquille, manger et dormir pour se préparer à notre prochaine étape chez un couch surfer à Mugla, dans le Sud de la Turquie.
Des ruines parfaites pour tourner un clip de métal !

vendredi 28 décembre 2012

Izmir part 2/2



    Le lendemain c’est dimanche, on fait rien comme des gros manches. Il fait froid dehors, alors on reste au chaud chez Hasan, on se fait un bon repas parce que c’est (presque) Noël, on mate des films, on raconte des conneries, bref, on coucoune ! Et ça fait du bien.
Le lundi 24 décembre, le soleil est de retour ! La température a augmenté et on peut profiter un peu plus de la ville. Camille et moi quittons Hasan, ça fait 3 nuits qu’on est chez lui, on ne reste pas plus, mais Julien y restera encore 2 nuits. On gare le camion dans un Otopark en centre ville puis on va faire un tour du bazar d’Izmir, c’est toujours aussi coloré et alléchant ! L’après-midi on joue dans la rue, on fait en tout 40 livres turques, un peu moins de 20€, c’est cool ! On commence à mieux jouer ensemble avec Julien. On joue 5 morceaux tous les 2 : « Bella Ciao », « La Complainte des filles de joie », « American Jesus », une de Buena Vista Social Club et un vieux blues, après chacun en fait quelques unes de son répertoire. Tout ça mérite bien un petit thé-backgammon au bazar pour finir la journée ! Quand on rentre au camion avec Camille et alors qu’on compte bien passer une petite soirée pépère tous les 2, on tombe sur 4 ou 5 gars qui squattent l’Otopark… bon, on se méfie mais on flippe pas, ils essaient de nous parler, on comprend rien de ce qu’ils nous veulent. Au bout d’une heure ils reviennent toquer au camion, ils essaient toujours de nous parler mais surtout de voir ce qu’il y a à l’intérieur… bon, on se décide, on bouge de là, alors qu’ils tentent d’ouvrir la porte latérale. Fais chier !!! On tourne pas mal dans Izmir avant de trouver une place et enfin être un peu tranquilles.
Qui veut des bottes?
Le lendemain, c’est Noël ! Mais en ce qui nous concerne ça commence par un réveil : « Bouge ton camion tu peux pas te garer ici », donc rebelote, on tourne une heure en ville pour finalement se poser dans un autre Otopark, et ça nous coûte encore 10 TL… bon, il est quasiment 16 heures quand on retrouve Julien pour une petite session musique dans la rue, on fait de quoi se rembourser les stationnements et un ou deux kebabs. Comme c’est notre dernière soirée à Izmir et qu’on n’est pas du tout sortis en ville, on est bien décidés à en profiter ! On se pose d’abord tous les 3 dans un bar rock qui passe des clips d’AC/DC, Airbourne, Guns’n Roses, Metallica, Megadeth, Poison, tous les classiques quoi. La pinte est pas trop chère. On taille le bout de gras puis Julien rentre chez Hassan, nous revoilà tous les 2, et c’est Noël alors on se refuse rien ! Assiette de moules farcies au riz pimenté, une autre pinte, puis on bouge parce qu’il n’y a vraiment pas d’ambiance ici ! On tombe quelques rues plus loin sur le bar sans doute le plus alternatif de la ville, et ce soir c’est concert Métal ! Cool ! Du coup la pinte est deux fois plus chère pour payer le groupe (Resurected Tomorrow, de Hollande mais dont le chanteur est turc), ça fait plaisir de voir un lieu et un groupe comme ça ! Après seulement quelques chansons le concert est fini et le bar ferme, on bouge dans une rue où les bars sont plus classes, donc plus chers, on ne reste pas longtemps. Sur le chemin du retour, on trouve par hasard un autre endroit qui a l’air cool. On fait connaissance avec les voisins de comptoir, on papote un peu, ça fait plaisir. Vers les 2h, on n’a plus de sous, et on est sensés partir tôt demain, on va se coucher. Mais comme on n’a pas la moindre idée de où on est, on rentre en taxi. Merde, c’est Noël !
Le mercredi 26, Julien nous rejoint à midi et on reprend la route direction Pamukkale. Le nom ne vous dit rien ? Allez sur Google Image, tapez Pamukkale, et vous comprendrez pourquoi on fait un détour pour aller visiter ce site merveilleux…

     Nous souhaitons un joyeux anniversaire à Loé qui nous manque et qui à fêté son premier anniversaire le 26 décembre en ésperant que ses parents ont bien fêté ça, bande de coquinous! Nous souhaitons de bonnes fêtes de fin d'année à tous ceux qui nous suivent et aussi à ceux qui nous suivent pas!


dimanche 23 décembre 2012

Izmir part 1/2



IZMIR
     On roulera 250 km ce jour là, ce qui ne nous était pas arrivé depuis fort longtemps, sans doute depuis l’Italie. En chemin on doit prendre un ferry pour traverser un bras de mer et rejoindre la ville de Canakkale. Dans l’ensemble les routes sont bonnes et on roule vachement bien, mais putain l’essence est vraiment trop chère en Turquie, et ça fait mal.  Pour le soir on trouve un joli p’tit coin en bord de plage où Julien a un abri pour poser sa tente sans craindre le vent ou la pluie, qui heureusement ne feront ni l’un ni l’autre leur apparition. On passe la soirée à jouer un peu de guitare et aux cartes, on apprend un jeu espagnol : la Scopa.
Le jour suivant, rebelote, beaucoup de conduite, on arrive à Izmir sous la pluie et dans la nuit (vers 18h quoi). On retrouve nos couch-surfers un peu plus tard, nous sommes complètement trempés…
Enfin ils nous accueillent très chaleureusement, il s’agit d’un couple pas banal. Elle, Elif, est turque, et après avoir fait son collège et son lycée en anglais, elle est partie étudier en Israël, c’est là qu’elle a rencontré Ali. Lui est anglais du côté de sa mère et palestinien du côté de son père. Citoyen israélien, il maîtrise parfaitement l’anglais, l’arabe et l’hébreu. Voila pour vous donner une petite idée du personnage, mais il n’est pas avare d’histoire sur sa famille et son vécu, et je peux vous dire que ça nous laisse bouche bée. Du haut de ses 25 ans et son mètre quatre-vingt dix,  il est très au courant de tout ce qui se passe au Moyen-Orient et on apprend plein de choses.
Le lendemain mercredi 19 décembre, on se lève un peu trop tard, mais il fait plutôt bon donc on file vers les rues commerçantes d’Izmir. Une heure et demie de marche plus tard, et alors qu’on s’apprête à jouer un peu dans la rue pour faire quelques sous (surtout pour Julien, qui n’a que quelques euros en poche), la pluie fait son retour. Le moral n’est pas au mieux, l’entente n’est pas parfaite entre nous et lui, c’est un peu tendu. Julien a le cœur triste, il semble fatigué de trainer sa guenille depuis tant d’années et puis il n’aime pas les questions, il n’aime pas les photos, il n’aime pas le punk ni le rock, il n’a jamais d’argent et on rince….  On glande un peu en ville entre l’envie de jouer et la pluie qui nous en empêche, puis on rentre la queue entre les jambes chez nos hôtes.
Ce soir, pour nous redonner du baume au cœur, c’est sushi party et ça fait du bien ! On passe une bonne soirée à discuter tous les 5.
On s’est rendu compte ces dernier temps à quel point la Turquie et ses habitants, bien que possédant 7 frontières et 2 bords de mer, sont isolés et peu tournés vers l’extérieur : à L’ouest, L’Union Européenne, très difficile d’accès pour la plupart des gens. Au Sud, la Syrie. A l’est L’Iran et l’Irak. Au nord-est, l’Arménie et la Géorgie, pas franchement des potes. Premiers pays accessible par la mer : Chypre et la Grèce, pas des potes non plus. Bref, difficile pour eux de voyager et une des raisons pour lesquelles la majorité ne parle que turc. D’ailleurs, du fait de toutes ses complications avec les voisins, le service militaire et obligatoire et long (jusqu’à 2 ans, pour les jeunes les moins qualifiés) et l’armée très présente sur les routes comme dans les villes.
Prêt à conquérir le monde !
Le jeudi 20 décembre 2012, nous nous levons à midi, Camille a 27 ans !!! Julien et moi lui préparons un vrai gros p’tit dej turc comme elle les aime, avec comme invité surprise un pot de Nutella. On part du bon pied avec cette fois la ferme intention de jouer dans la rue !! Il ne fera pas trop mauvais aujourd’hui et nous avons pu jouer au moins deux bonnes heures, pour 15 Euros environ, pas la gloire en vérité pour 3 mais c’est mieux que rien. Nous achetons donc un énorme gâteau au chocolat, des confiseries, de l’alcool et des mandarines parce que les turcs adorent manger des fruits le soir en discutant. En rentrant, nos hôtes et Julien se mettent à la cuisine, poissons frais et pâtes fraiches au programme. Le repas fut donc délicieux et après avoir soufflé les bougies et dévoré le gâteau nous avons fini la soirée à l’absinthe et au Gin. Nous en apprenons encore beaucoup sur la vie d’Ali et sur l’histoire du Moyen Orient ; quant à Julien il nous expliquera après deux ou trois verres pourquoi il n’aime pas trop notre façon de voyager. A 3 heures du mat on va tous se coucher, nous devions normalement nous lever à 7 heures mais Ali ne se lèvera pas pour aller bosser, heureusement pour nous, nous dormons jusqu’à midi. Apres avoir rangé toutes nos affaires on dit au revoir et bon voyage (ils vont passer noël en Palestine), nous partons chez un autre couch surfer en camion, il habite loin du centre ville. Apres avoir fait un tour dans le quartier de Bornova où il habite, on l’attend dans le froid pendant une heure et alors que nos orteils sont en train de congeler, il arrive et nous emmène chez lui, mauvaise nouvelle, il n’a pas de chauffage… On lui apprend à jouer à la scopa et on regarde un film, il est déjà 2 heures 30 du mat, putain on a vraiment pris un sale rythme de voyageur en vacances. Entre parenthèse, on a montré des photos des copains sur facebook à Julien et quand il a vu Mil il a dit : « hé mais je le connais lui, il habitait dans le Tarn avec un mec qu’on surnomme keupon ! » ! Donc même si le monde nous parait immense en ce moment et bien…. Il est quand même petit ! Putain, ce Mil, il connait vraiment tous les cas sociaux de cette planète !
Le lendemain, après un bon petit déj et une bonne douche on part dans le centre d’Izmir en taxi collectif pour jouer une heure dans la rue et faire 8 euros. Nous partons manger quelque chose, nous déjeunons donc à 17 heures 30, normal. Ensuite on va se promener dans le bazar d’Izmir et nous buvons du thé en fumant un narghilé et en jouant au Backgamon, genre on s’la joue turkish style quoi t’as vu. La pluie n’est pas revenu depuis 2 jours nous avons cette fois vraiment l’impression d’avoir fuit le déluge, ouffffffff ! Il fait entre 2 et 6 degrés la journée, les turcs parlent d’un hiver très froid comme ils n’en ont pas connu depuis longtemps mais apparemment les choses s’arrangent pour la semaine prochaine. Arrivé 21 heures notre couch surfer va travailler, il colle des affiches de concerts dans les rues illégalement pour finir les mois, Julien n’a pas envie de ressortir donc on part tous les 2 au bar s’en jeter une, merde c’est samedi soir. Ca nous fait du bien de se retrouver, on papote, on s’organise et on fait des potins. Quand on rentre à minuit, c’est l’heure du diner, normal, Julien à fait des pates fraîches au poulet et on fait un gros dodo.
A vot'bon coeur m'sieur dame !
Notre voyage à bien changé, d’abord parce qu’on est 3 et ensuite parce qu’il fait trop froid. Nous sommes maintenant obligés de faire du couch surfing et de rester en ville, fini les petites soirées barbeuc au bord de la mer en faisant sécher le linge. Comme Julien n’a pas une tune et bien nous faisons moins de tourisme et plus la manche, nous avons un peu l’impression de retourner en arrière dans le temps, genre à 18 ans sur les marches de Glups ou à 19 dans les rues d’Espagne…! Nous nous sentons vraiment bien dans ce pays, si on n’est pas fascinés par les paysages comme en Grèce, on l’est par les gens qui sont incroyablement cool, hospitaliers, souriants. Déçus et énervés par leur gouvernement religieux, conservateur et pas autoritaire mais presque, mais ils ont la joie !
Nous nous sommes enfin décidés et nous avons acheté deux billets d’avion pour Beyrouth du 29 Janvier au 25 Février même si nous ne savons pas encore ce que nous allons faire du camion pendant ce temps là. Bien sûr nous pouvons nous faire rembourser les billets au cas où …. Nous sommes donc en Turquie pour un mois encore, cool, on aura bien profité du pays !

jeudi 20 décembre 2012

lULEBURGAZ KESAN : Le retour

les parents d'Umit
Arrivés à Lüleburgaz on rentre tout de suite chez Umit, où une soupe chaude nous attend ! Un bon dîner, puis direction le pub pour se raconter nos aventures de ces derniers jours. On va écouter un groupe de musique turque gitane, typique de la province d’Edirne où nous nous trouvons, et on passe une bonne soirée malgré la fatigue, Umit nous invite encore... On décide de rester ici jusqu’à vendredi, après que Umit nous ait assuré : « Ok, vous n’êtes plus des couch surfers maintenant, vous êtes des amis et vous pouvez rester autant que vous voulez ». Comme on a le temps, on reste !
Oui, on a le temps car la visite du Liban est largement remise en question : impossible d’être sûr qu’il y a toujours une liaison Turquie-Liban en ferry, et témoignages contradictoires sur la stabilité de la situation au pays. Le site de Ministère des Affaires Etrangères, qui est censé avertir les voyageurs au jour le jour, est complètement à la ramasse, pas actualisé depuis Octobre et le dernier attentat à Beyrouth. On réfléchit à un plan B, mais pour l’instant on n’est pas mal en Turquie, donc on ne se presse pas.
Le lendemain après un gros dodo réparateur, on emmène le camion chez le garagiste pour une vidange, avec Umit et son père qui, eux, doivent réparer une connerie sur la clio familiale. Après quelques tergiversations on s’en tire pour un total de 35€, ça va. Ensuite on va faire des courses pour préparer le dîner de ce soir, on leur doit bien ça…
C’est lasagne made in Camille au programme, la maman d’Umit est toute perturbée car c’est la première fois que quelqu’un d’autre qu’elle utilise sa cuisine… mais tout le monde se régale à table, même si les parents n’ont pas trop l’habitude de cette nourriture lourde. Ce soir, on reste sage à la maison, à traîner sur internet.
Le lendemain on retrouve Julien dans l’après-midi, pour voyager désormais à 3 pendant quelques temps. On fout pas grand-chose de l’après-midi, et le soir on sort une dernière fois boire des coups avec Umit, d’abord dans un club où un groupe joue de la musique turque un peu gnan-gnan et très très fort, dur d’avoir une conversation ! A la fermeture du bar Julien va se coucher, nous on continue avec Umit dans un autre endroit mais pour pas longtemps, la police arrive et ferme la boutique ! On traîne la guenille encore une petite heure pour en boire une dernière dans la voiture et Umit nous promet de venir en France boire du bon vin, puis il est temps de rentrer si on veut pas partir trop tard demain !
Et voila, le samedi 15 décembre arrive, on quitte la maison et la famille d’Umit non sans d’émouvantes accolades et autres « Tesekur Ederim » (« Merci beaucoup »). On reprend la route, le camion roule comme au premier jour, ça fait bizarre d’être à trois ! Enfin, il fait beau, on fout les bérus à fond, on admire les étourneaux en migration, et c’est reparti quoi.
Galatasaray vs Fenerbahçe
On arrive à Kesan dans l’après-midi, on retrouve de nouveau un autre couch-surfeur, super cool : « Mais bien sûr votre ami aussi peut rester. Vous avez faim ? Je vais vous préparer un repas. » Si j’ai faim ? Apres la cuite qu’on a pris ? Je meurs de faim. Mon Dieu, j’aime les turcs.
Le gars s’appelle Tarat, guitariste et fan de musique (dont une bonne période heavy métal), très intéressé et intéressant, musulman pratiquant et progressiste, étudiant en commerce international. Voila pour la description. Chez lui, comme chez tous les turcs : peu de mobilier, sol recouvert de tapis, chauffage à donf et thé à toute heure. On dîne puis on passe la soirée à discuter et à regarder des films : « Batman : The Dark Knight » puis « Zombieland ».
Le lendemain c’est dimanche, on reste toute la journée à l’appart, on joue un peu aux cartes, on regarde « Batman Returns », puis on bouge chez un des collègues de Tarat pour assiter au grand classique du foot turc : Galatasaray vs Fenerbahçe. C’est drôle, il y a une dizaine de gars devant la télé, pas une bière en vue, et ils sont A FOND ! Galatasaray l’emporte, c’est l’explosion de joie pour les supporters de cette équipe, les autres tirent la gueule !  Ils nous posent pas mal de questions sur notre voyage, ça les étonne beaucoup ! Bref, ce soir, un grand moment de culture turque.
On repart de Kesan une bonne fois pour toute le lundi 17 décembre 2012 vers les 9h, après avoir dû pousser le camion qui avait pris un coup de froid.

jeudi 13 décembre 2012

C'est Byzance ! Part 2

Aya Sofia
      Le lendemain, c’est dimanche, on est tous nazes, il pleut, et y a foot. Donc : on reste au chaud à l’appart en mode pantoufle. On profite du confort et de la chaleur de ce bel appart… On assiste à la victoire de Fenerbahçe dans le championnat turc et, sur internet, impuissants, désespérés, à la nouvelle déconvenue des verts face à l’OL. Par contre le lundi on se lève tôt, j’ai mon rendez-vous à l’Institut Français et il nous faut 2 bonnes heures pour y aller ! L’entretien ne donnera rien : il y a du boulot à foison pour moi, mais il faut un permis de travail cher et long à obtenir, donc de toute façon c’est mort. Dommage ! On est au moins fixés sur une chose maintenant : on ne travaillera pas pendant le voyage, et on rentrera fin avril.

Camille dans la Mosquée Bleue
L’après-midi on visite la mosquée de Sultanhamet ou Mosquée Bleue, dans laquelle on rentre, c’est un édifice impressionnant, similaire de l’extérieur à Sulemaniye, mais l’intérieur est bien plus beau a priori. Ici, des touristes du monde entier sont réunis, certains vont prier. Le sol est entièrement recouvert de tapis. A deux pas se trouve la cathédrale Saint Sophie ou Aya Sofia, aujourd’hui devenue mosquée, et encore un peu plus loin le palais de Topkapi, dans lequel on ne rentre malheureusement pas car l’entrée est trop chère. Il pleut sans discontinuer, on part pour Kadikoy attendre Mert pour sortir dans ce quartier ce soir. Un thé chaud, et vers 18h on retrouve notre ami pour aller où ? Au pub boire une Guinness. Après ça, direction un autre bar pour jouer aux fléchettes, la grande passion de Mert ! On fait quelques parties, c’est cool. On rentre en Dolmus (taxi collectif) pour passer notre dernière nuit chez lui.
Le mardi on se réveille seuls dans l’appart, Mert est au boulot, on se fait une beauté puis on part dans Taksim préparer notre dernière nuit à Istanbul. On se rencarde aussi avec Julien, notre pote canadien rencontré à Thessalonique qu’on a croisé l’autre jour dans la rue, et son amie Francesca. On passe plus d’une heure à trouver l’hôtel le moins cher de coin : 40 livres turques pour 2, soit 20€ la nuit, soit 10€ par personne, on peut dire que c’est cheap ! Hôtel minable et pas super clean mais moins cher que les dortoirs des auberges de jeunesse du quartier !  On retrouve nos copains au kebab, puis ils s’installent dans la rue faire quelques sous : lui à la guitare, elle à la marionnette, c’est rigolo et ça marche fort ! Malheureusement il se met à pleuvoir alors on décide d’aller se réchauffer, pour cela on va dans un bar rock/métal déniché sur internet, où ils servent les pintes les moins chères de la ville, et de loin : 3,5 TL, soit 1,5€ environ… c’est parti pour la nuit ! On fait vite potes avec nos voisins de table, on joue de la guitare et on se fend la gueule jusqu’à la fermeture du bar. Julien et Fransesca vont se coucher (dans leur voiture), nous on reste avec nos nouveaux copains turcs faire les cons dans un autre bar, en étage. Arrivés sur place, Camille n’en peut plus, on reste à peine une demi heure et on va à l’hôtel, il est plus de 5h, encore une sacrée soirée à Taksim dans des lieux et avec des gens vraiment cools.
Playing darts
A priori, rendez-vous est pris avec Julien pour se retrouver et faire un bout de route ensemble : ce mec est un vrai vagabond, il traîne la guenille depuis une dizaine d’années à travers l’Europe, et du coup en sortant de Grèce ils lui ont foutu une grosse amende parce qu’il est resté trop longtemps sur le territoire européen. Il ne peut donc plus retourner en Europe !
Le lendemain on se réveille ruinés et fatigués, on va manger un morceau puis on galère un peu pour retrouver la gare routière et rentre à Lüleburgaz retrouver Umit et notre camion chéri.


Haydar Rock Bar, Istanbul, en bonne compagnie !

lundi 10 décembre 2012

C'est Byzance !! part 1

Mosquée de Souleymane le mangifique
 
       On arrive en bus grand confort (télé et collation) à Istanbul le mercredi 5 decembre. Sur place on se debrouille pas trop mal entre métro, bus et ferry  pour rejoındre un quartier dans la partie asiatique de la ville. Voila, nous sommes en Asie (mais pas en facho heureusement) !! On boit un thé dans un bar communiste en attendant notre hôte Turgay qu'on retrouve à 21h. Il a un docotorat en litterature anglaise qu'il a obtenu à l'université d'Indianapolis où ıl a vécu 8 ans, et aujourd'hui il faıt des dictionnaires turc-anglais. Paye ta tronche ! Chez lui c'est tout pourri, crade, sans meuble ni deco. Il heberge un jeune gay de 18 ans qui a quitté sa famille, Turgay l'aide le temps qu'il s'organise dans la vie. On passe la soirée dans la salon a regarder des clips de merde. Le jeudi réveil a 10h et c'est parti en direction du quartier de Taksim, dans la partie moderne d'Istanbul. On prend le ferry pour le côté Europe, il faıt bien gris et ce pauvre fleuve ben j'y mangerai pas ses poissons. On trouve de suite l'Institut français où JB prend rendez-vous pour le lundi suıvant : on verra bien ce qu'on nous propose. On déambule ensuite dans les grandes avenues piétonnes bourrées de monde, au milieu des vendeurs de Simits (pain au sesame), des serveurs de thé et des cireurs de chaussures. On ne trouve ni affiche de concerts ni trashos ni même musicien ou artiste de rue, bizarre pour une ville de cette taille. La pluıe arrive, ahah ! ca faısait longtemps ! Ici les commercants sont regroupés par activité, chacun sa rue : celle des bıjoutıers, des quincailleries, des jouets... celle des magasıns de musıque est impressionnante et donne l'eau à la bouche !
Vue sur le Bosphore
Apres avoir visité Beyoglu et galata, nous rentrons chez Turgay, de l'autre côté du Bosphore. On se perd dans Kadıköy (son quartıer) pendant près de 2 heures, on arrıve chez lui complètement trempés... heureusement ıl nous a préparé un bon repas ! Pas beaucoup plus de dıscussıon qu'hier, et toujours les mêmes clips pourris à la télé... Il pleut toujours, on ne sort pas ce soir encore.
Le lendemain, vendredi quand nous nous reveıllons, le petit dej est prêt et c'est genial ! C'est Youssouf, le jeune de 18 ans nous l'a préparé avec amour (feuillete a la viande, fromage, tomates, poivrons grilles) et nous explıque qu'il est vraiment très heureux de nous rencontrer, de pourvoir pratiquer un peu son anglais, de partager avec nous sa passion pour Lady Gaga (wahou), de pouvoir se confıer un peu a propos de ce qu'il vit du fait de son homosexualite.

Il pleut toujours mais on se motive quand même pour retourner côté européen et visiter cette fois le vieil Istanbul. On commence par le bazar egyptien, c'est les Mille et Une Nuits, épices, thé, foulars, lampes et plafond en mosaique... magnıfıque ! Apres ça, on se perd sous la pluie, on se reconforte avec un bon kebab, avant de continuer vers un autre bazar, le Grans bazar d'Istanbul. Immense (plus grand marché permanent couvert du monde) où on achete tout pleın de cadeaux pour notre retour !!!! On visite ensuite la mosquée de Souleymane le magnifique, un sultan sans doute très humble et modeste du 16eme siecle, qui offre une belle vue sur la ville et le Boss Fort, toujours sous la pluie ! A 18 heures et alors que nous sommes revenus a Kadıköy côté Asie, on retrouve Janine, notre amie allemande rencontrée a Thessalonıque (ouı je sais c'est compliqué mais c'est comme ça). On va boire une biere mais dans ce quartier mais c'est trop cher (même prix qu'en France) alors on decide d'en acheter a l'epıcerie et de se poser chez notre hôte Turgay. Youssouf a fait a manger pour tout le monde, cool ! Décidément l'hospitalité turque est impressıonante. On discute bıen de nos aventures (et de Lady Gaga) et on laisse notre place chez Turgay a Janine pour demaın : elle est grande, elle est blonde, elle est seule, depuis 2 jours qu'elle est en Turquie elle a deja eu pas mal de mauvais plans avec des gars quı ne cherchaient pas vraıment une rencontre d'amitie enrıchıssante...
Le lendemain avant de partir chez un autre hôte en autobus, French crêpe party ! Miam.
La ville est tellement immense qu'on met près de 2h en transports en commun pour rejoindre Beykoz, un quartıer au Nord de la ville, côté asiatique. On se faıt toujours autant aıder voire assister par les gens pour trouver notre chemin, même s'ıls ne parlent pas anglais ils se mettent en 4 pour qu'on atteigne notre but !
Bref, on rencontre Mert, MAGNIFIQUE appartement avec terrasse et baie vitrée donnant sur le Bosphore, waho. Mert est tres sympa, ıl est ingenieur en ınformatıque et c'est un bon vivant, ıl aime le bon wısky, la Guinness et le foot. Celibataıre depuıs 2 mois ıl se console en faısant la fête. Ce soır c'est samedi donc c'est sacré pour les  turcs : let's go party. Enfın !
On part a Taksim, en bateau puis en Dolmuş (taxı collectif) puis en metro, une foule monstrueuse nous entoure, on mange un bout et on croise qui ?  Notre ami canadien  de Thessalonıque ! Incroyable.
On file au James Joyce, pub irlandais comme son nom l'indique, où on boit des Guinness en écoutant des groupes jouer des classıques pop-rock. Le bar est ımmense et super bıen decoré a l'irlandaise. On reste un bon moment, des potes a Mert nous ont rejoint, on rencontre des bresıliens, c'est cool! Quand on sort du pub la rue est toujours autant animée par les jeunes, les vıeux, les bourrés, les tourıstes, les stanboulıotes,....
Vers les 3h, changement d'ambıance, on file dans une boîte techno. Tu vois la scène dans "les 3 frères" où ils descendent dans un club de teufeurs  sous trip ? Ben voila, on est là ! Hardtek et strombinoscope a fond, gens bizarres, petite cave pleine a craquer!
Avec les brasileiros. Au centre, Mert.
On rentre sur les coups de 5 ou 6h en taxi, Istanbul by night, c'est quelque chose !