Soirée du reveillon |
Après une nouvelle bonne journée de route qui nous ruine encore une
fois, on arrive à Mugla (normalement, il y a un accent circonflexe à l’envers
sur le « g » et on prononce « Moula ») en fin d’après midi
et nos couchs surfer nous attendent, il s’agit de 5 garçons plein d’avenir, ils
sont étudiants et vivent dans un appart comme un autre mais un appart de 5
mecs…. Nous sommes comme toujours super bien accueillis bien qu’on arrive à
trois et les mains vides…. La petite amie d’un des mecs est aussi avec nous, de
ce fait nous sommes neuf et commençons la soirée au bar. Il y a happy hour tous
les jours de midi à 20 heures donc on s’en jette quelques unes pour pas trop
cher. Personne ne parle vraiment anglais mais chacun se débrouille à sa façon
et on se fait comprendre, ils nous harcèlent un peu de question par rapport à
notre voyage et à la vie que mène Julien, c’est normal, c’est la
curiosité ! Nous finissons la soirée tous ensemble chez eux avec quelques
bières à discuter et jouer un peu de musique.
Comme à la maison ! |
Il pleut toute la nuit et tout le dimanche aussi non-stop, tiens ça
faisait longtemps ! Nous restons donc une bonne partie de la journée dans
l’appart, bien sûr Umut (celui que nous avions contacté via couch surfing) nous prépare un magnifique petit déj’ turc
comme on les aime puis on discute, on joue au backgammon et aux cartes et comme
il y n’a de l’eau chaude que le mercredi et le dimanche et bien tout le monde
passe à la douche. L’une des conversations tourne autour de la question Kurde.
Isan nous apprend que là-bas, dans l’Est de la Turquie, les routes ne sont pas
bonnes tout comme l’approvisionnement en eau, électricité ou gaz, que la police
mène une répression violente contre cette partie de la population, et que les
Kurdes ont bien raison de se rebeller. Une autre partie de la conversation
tourne autour du «
génocide arménien », les turcs pensent que toute l’Europe les déteste
à cause de ça alors que la moitié des gens ne sont même pas au courant ou s’en
foutent complètement. Deniz nous dit
qu’il n’aime pas trop la France parce qu’ils ont le fric et trop d’apriori sur
eux….
Nos hôtes étudient beaucoup
parce que les examens approchent alors nous on va s’en jeter quelques une au
bar, le même que la veille. Nous avons dans ce bar la meilleure discussion
qu’on ait jamais eu tous les 3 avec Julien ; maintenant que nous vivons ensemble
au quotidien, nous avons besoin de comprendre nos réactions et de savoir qui
est qui réellement. Nous concluons qu’on se fait du bien et qu’on s’enrichit
mutuellement, au niveau de la vie sur la route, de la compréhension de l’autre…
Ca fait du bien de se dire les choses face à face sans complexe, ce qu’on pense
les uns des autres, ce qu’on pourrait améliorer et ce qui ne devrait en aucun
cas changer. Les choses sont claires maintenant entre nous et chacun se sent
plus léger quand on ressort du pub, 3 heures plus tard… La décision est donc
prise : Nous continuons la route tous les 3.
La soirée se passe plus ou moins comme la veille à causer et jouer un
peu de musique, tout le monde se sent très à l’aise, on est bien tous ensemble,
on s’envoie des vannes et on enchaîne sur des trucs plus
sérieux (« Vous avez quoi contre les arabes en France ? »)
car on a conscience d’être entre personnes capables de manipuler l’ironie et aussi
de recul sur les sujets épineux pour pouvoir en parler librement.
JB en mode "danse du ventre", et oui... |
Le lundi 31 décembre, dernier jour de l’année et toujours pas la
moindre petite fin du monde en vue. Tous nos hôtes sont partis réviser à la
bibliothèque de la fac, nous on squatte gentiment l’appart pendant ce temps. Comme
l’essorage de la machine ne marche plus, on essore tout à la main, on fait le
ménage parce que vraiment là, ça fait peur et on leur fait un bon goûter pour le
retour de l’école : crêpes au Nutella. Quand ils reviennent en fin
d’après-midi, ils ont tous l’air crevés et pas très motivés, on commence à se
demander si on va faire la fête ce soir… Mais, alors que nous 3 on a déjà bien
attaqué, ils nous proposent d’aller au bar pour commencer la soirée. On se
retrouve donc une bonne tablée de 9 personnes, c’est parti pour les pintes,
chapeaux pointus et lampes de belle-mère, youpi c’est la fête. On fait les
cons, on rigole bien, à minuit tout le monde se fait un câlin, normal quoi.
Comme le premier soir, ils refusent qu’on paye quoi que ce soit, incroyable.
Ils n’ont pas beaucoup d’argent et pourtant il est hors de question pour eux
qu’on paye une seule des nombreuses tournées de la soirée… Au retour on se
prend une petite boutanche de Raki, l’alcool national turc, ça ressemble au
pastis mais avec un goût de réglisse plus prononcé. On finit assez tard en
apprenant à dansé des danses arabes (Adil, un des colocs, est moitié turc
moitié saoudien) alors que Julien dort au milieu du salon. Grosse soirée !
Le lendemain, ben comme vous tous, on paye nos abus de la veille, on
reste donc à la maiz à rien foutre. Le midi avec Camille on se fait péter une
merveilleuse assiette poulet-grillé aux petits légumes et au riz dans un
restau/fast food, trop bon, et salvateur ! Le reste de la journée se passe
à regarder Forrest Gump et envoyez des « Bonne année » à un peu tout le monde.
Le mercredi 2 janvier 2013, c’est l’heure du départ ! Nous faisons
des adieux poignants à toute cette joyeuse bande de colocataires et filons
toujours plus vers le Sud - Est, pour se poser en bord de mer près de la ville
de Fetihye. Le départ fut émouvant, ils étaient triste de nous voir partir, on
s’est attaché les uns les autres en peu de temps...
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