La fac, déco art moderne |
On fait une première étape au bord de la mer entre Thessalonique et
Xanthi, histoire de se retrouver un peu, et de se remettre de nos émotions. Un
gros dodo, et on reprend la route sous un ciel gris jusqu’à Xanthi, à environ
200km de la frontière turque. Arrivés dans cette ville, on fait le petit tour
de reconnaissance habituel, on passe devant un bar où il y a de la musique, un
gars au bouzouki et l’autre à la guitare. On mange un bout puis on s’y pose
vers les 20h. Très bonne ambiance, tout le monde chante et boit du Tsipouro
(l’eau de vie grecque), c’est drôle. Quand la musique s’arrête, on fait
rapidement connaissance avec nos voisins de comptoir qui sont ravis de
rencontrer deux français et de causer anglais. Ils nous invitent à poursuivre
la soirée dans un appart où leurs amis préparent un barbecue à la
cheminée ! On y va, on se retrouve entourés d’étudiants d’une vingtaine
d’année, on est toujours aussi impressionnés par leur façon de passer les
soirées : là où des jeunes français seraient tous ronds comme des boudins
à faire de la merde, eux font gentiment cuire leur viande en fumant clope sur
clope et en causant. La page politique est rapidement abordée quand une fille
me demande de but en blanc : « Mélenchon, t’en penses
quoi ? ». Encore une fois on se rend compte à quel point la jeunesse
grecque est remontée contre l’Union Européenne et le système capitaliste.
Aussi, notre nouvelle amie Danai nous propose pour le lendemain de prendre une
douche et de faire une machine à la fac : tout comme la bouffe, les
transports et le logement sont gratos pour les étudiants qui en ont besoin.
Le lendemain lundi, on va faire quelques courses avec notamment un joli
souvenir de Grèce : un kompoloi. Il s’agit d’une sorte de collier/chapelet
en perles qu’on fait tourner autour de l’index dans un geste répétitif, juste
pour s’occuper, par exemple pour arrêter de fumer. On avait vu plein de gens
faire ça depuis notre arrivée ici, en pensant qu’ils priaient, mais on a appris
hier soir que cela n’avait rien de religieux, c’est simplement une habitude
locale ! Marrant.
Malheureusement nous sommes tombés malades tous les 2, un gros rhume
nous assomme et nous n’avons pas la pêche. On bouge le camion à l’université
pour trouver le squatt de Xanthi, ce soir projection de film. Malgré un froid
de canard on y va, l’endroit est sympa comme toujours, même si ici il ne s’agit
que d’une pièce aménagée en bar. Le film est en anglais, on regarde 15 minutes
puis on va se coucher.
Le mardi 27, nous sommes toujours aussi crevés malgré le beau temps
revenu. Réveil tardif, on prend le camion pour se rendre à la cantine de la
fac, qui se trouve en dehors de la ville. Bien meilleure qu’à Théssalonique,
elle est trop éloignée pour y faire quoique ce soit d’autre, donc on retourne
en ville. Ici, on ressent la proximité de la Bulgarie et de la Turquie :
on entend le muezzin 5 fois par jour, on traverse des quartiers non-grecs,
genre bidonvilles. On fout pas grand-chose de l’après midi jusqu’à retrouver
Danai, notre amie de dimanche soir, à 21h, elle nous conduit chez elle, dans ce qu’on pourrait appeler une
cité U, mais en nettement mieux : elle n’est pas logée dans une minuscule
chambre mais dans un vrai studio avec salle-de-bain, sans cuisine perso, mais
avec une pièce salon commune et des machines à laver gratos. On se refait une santé et
surtout une hygiène, et au lit !
Voila, après 3 jours pas très productifs à Xanthi, nous partons pour
notre dernière étape grecque, Alexandropouli, sous un ciel d’apocalypse. Ce
mercredi ne sera pas plus productif que les jours précédents, car la ville ne
semble pas géniale à première vue, et on se réveille le jeudi matin en se
disant qu’il s’agit probablement de notre dernier jour chez les Hellènes !
La soirée arrivée, on est chauds comme des bouillotes pour passer une bonne
soirée ! Mais après quelques heures de marche et une pauvre bière dans un
pauvre bar, on perd espoir de trouver un endroit et des gens sympa pour ce
soir… que des bars de kéké, plein de militaires (dernière ville avant la
Turquie), pas le moindre tag ni affiche antifa comme il en fleurit partout dans
le reste du pays ! On rentre donc bien dépités, non sans passer une nuit
gâchée par un très gros orage, on est vraiment dégoutés à Alexantropourri. Les
dieux étaient contre nous, ces derniers jours…
Et puis, le vendredi 30, nous partons pour la Turquie !!!!
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