Normalement, il y a une cédille sous le « s » et on prononce
« Kéchane ».
On arrive donc le vendredi 30 en Turquie, aucun souci à la frontière,
on passe tranquillement. On se pose à Kesan où une couch surfeuse nous attend
pour le dimanche soir. D’ici là : camion.
Et ma foi ça tombe très mal qu’elle ne soit pas là ce week end pour
nous héberger, pour plusieurs raisons qu’on va expliquer…
Donc, on arrive dans cette ville, on trouve à se garer sans trop de
problème comme d’hab. Petit tour de la ville, tout de suite on est dans
l’ambiance : l’odeur dans la rue (egoût/viande grillée), les magasins, la
langue, les gens qui boivent le thé, la musique, le muezzin… nous y
sommes ! On cherche en premier lieu à changer nos euros en livres turques
(1€=2,2LT), puis on va sur internet mais là, la donne change : pas de wifi
dans les bars, il faut aller au cyber café… on se rend également vite compte
que ça va être dur de trouver des gens qui parlent anglais !
Après ces petites formalités, on retourne tranquillement au camion et
en y arrivant, JB s’écrie : « Mais qu’est-ce qu’ils font ?! Ils
embarquent le camion !! » On court rejoindre les 2 flics et la
fourrière en plein boulot, ils nous expliquent qu’on était en stationnement
interdit, bien qu’aucun panneau ne l’indique et que tout à l’heure on s’est
simplement mis à la suite des autres voitures en stationnement… Bref, il nous
en coûtera en tout 50€, même si on a de la chance dans notre malheur d’être
arrivés avant qu’ils ne l’embarquent vraiment. Auquel cas non seulement ça
aurait coûté plus cher mais imaginez seulement la flipette qu’on aurait pris en
ne retrouvant pas le popo, puis la misère pour trouver la police et leur
expliquer la situation… bref : Bienvenue !
Après ça on va s’en jeter une dans un bar de djeuns, où on fait comme
tout le monde : une partie de dames.
La pluie arrive… et n’est pas près de repartir. Un énorme orage éclate
et l’électricité est coupée dans tout le quartier. On finit notre bière dans le noir, Camille
prend un gros coup de blues, les nerfs
lâchent un peu : le mauvais temps, les sous qui partent, les couch
surfeurs qui nous lâchent (un autre couch surfer dans une autre ville où on
comptait laisser le camion a annulé), ça fait beaucoup. On s’angoisse surtout
pour le camion : combien de temps va-t-il supporter toute cette
pluie ?
On se calme comme on peut, à savoir dans un autre bar, moins branché,
plus trad’ on va dire (donc avec que des bonhommes bien sûr !). L’ambiance
est très sympa, un jeune entonne des chants turcs, tout le monde boit du raki
(style pastis) et les gens sont cools avec nous.
Quand l’électricité revient, on va dans un troisième bar, où a lieu un
concert rock. Devinez qui chante ? Notre petit jeune du bar d’avant !
Les zicos sont très très bons, ils font un mélange de rock et de chanson
traditionnelle turque. Seulement des reprises (dont une version de « Comme
d’habitude » vachement sympa !), mais pour nous ça ne fait pas une
grande différence… On finit la soirée attablés avec eux et leurs potes, ils
sont tous très sympas et tout content de discuter avec nous, même si un seul
(!!) parle anglais. L’orage et la pluie n’ont pas cessé, mais un peu de chaleur
humaine nous a fait du bien. Vers les 1h30, nous allons nous coucher, alors
qu’on a laissé le camion sur un parking payant (« Otopark ») pour la
première fois du voyage.
Le lendemain au réveil, devinez quoi : orage et pluie !! Bon…
à 15h, le déluge cesse enfin et on peut ressortir. On mange un p’tit kebab puis
on va regarder le match Besiktas Istanbul vs Un autre club, qui déchaîne les
passions, en sirotant un thé. Vers 21h on retrouve nos amis du groupe
« Positive » au bar où on les a rencontrés hier pour assister de
nouveau à leur concert, cette fois devant plus de monde. L’ambiance est très
sympa, tout le monde chante et danse, Les hommes draguent et ne repartent pas
bredouilles… Le concert finit en bœuf et JB passe un peu derrière la
batterie ! A la fermeture, devant la note salée qu’on nous donne (environ
35€), on demande quelques explications, on s’en sort avec 10€ en moins et une
tournée offerte, cool ! Moralité : toujours négocier ! Nous
avons passé une excellente soirée, les turcs nous paraissent vraiment très
sympas, souriants et généreux, ils ont beaucoup d’humour.
Le dimanche, le soleil est enfin revenu, et on attend notre
couch-surfeuse aux alentours de 19h. On en profite pour laver et aérer un peu
la zonmai, mais alors qu’on surfe le web au cyber du coin dans l’après-midi,
une énorme averse nous surprend, et rebelote !! On va boire un thé pour se
réchauffer, et regarder Fernebaçe Istanbul vs Un autre club, qui déchaîne les
passions. Camille en partant acheter un morceau à manger se perd et se fait
alpaguer et suivre par un relou qui veut l’épouser… les nerfs ne sont pas loin
de lâcher ! Le pire est que la couch surfeuse ne donnera plus jamais de
nouvelles, la salope nous laisser tomber comme des merdes au moment où on avait
le plus besoin d’aide, il pleut, on est crades, on n’a plus de vaisselle propre
ni de bouffe, on en a marre. Ce soir, on se couche avec le moral dans les
chaussettes, vraiment, et on a beau relativiser en se disant « le camion
marche bien, on est tous les deux, tout ça c’est pas grave », MERDE, FAIS
CHIER QUAND MEME !!! Demain nous partirons pour Lüleburgaz où un autre
couh-surfer nous attend, un peu plus fiable espérons-le…
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