 |
IZMIR |
On roulera 250 km ce jour là, ce qui ne nous était pas arrivé depuis
fort longtemps, sans doute depuis l’Italie. En chemin on doit prendre un ferry
pour traverser un bras de mer et rejoindre la ville de Canakkale. Dans
l’ensemble les routes sont bonnes et on roule vachement bien, mais putain
l’essence est vraiment trop chère en Turquie, et ça fait mal. Pour le soir on trouve un joli p’tit coin en
bord de plage où Julien a un abri pour poser sa tente sans craindre le vent ou
la pluie, qui heureusement ne feront ni l’un ni l’autre leur apparition. On
passe la soirée à jouer un peu de guitare et aux cartes, on apprend un jeu
espagnol : la Scopa.
Le jour suivant, rebelote, beaucoup de conduite, on arrive à Izmir sous
la pluie et dans la nuit (vers 18h quoi). On retrouve nos couch-surfers un peu
plus tard, nous sommes complètement trempés…
Enfin ils nous accueillent très chaleureusement, il s’agit d’un couple
pas banal. Elle, Elif, est turque, et après avoir fait son collège et son lycée
en anglais, elle est partie étudier en Israël, c’est là qu’elle a rencontré
Ali. Lui est anglais du côté de sa mère et palestinien du côté de son père.
Citoyen israélien, il maîtrise parfaitement l’anglais, l’arabe et l’hébreu.
Voila pour vous donner une petite idée du personnage, mais il n’est pas avare
d’histoire sur sa famille et son vécu, et je peux vous dire que ça nous laisse
bouche bée. Du haut de ses 25 ans et son mètre quatre-vingt dix, il est très au courant de tout ce qui se
passe au Moyen-Orient et on apprend plein de choses.
Le lendemain mercredi 19 décembre, on se lève un peu trop tard, mais il
fait plutôt bon donc on file vers les rues commerçantes d’Izmir. Une heure et
demie de marche plus tard, et alors qu’on s’apprête à jouer un peu dans la rue
pour faire quelques sous (surtout pour Julien, qui n’a que quelques euros en
poche), la pluie fait son retour. Le moral n’est pas au mieux, l’entente n’est
pas parfaite entre nous et lui, c’est un peu tendu. Julien a le cœur triste, il
semble fatigué de trainer sa guenille depuis tant d’années et puis il n’aime
pas les questions, il n’aime pas les photos, il n’aime pas le punk ni le rock,
il n’a jamais d’argent et on rince…. On
glande un peu en ville entre l’envie de jouer et la pluie qui nous en empêche,
puis on rentre la queue entre les jambes chez nos hôtes.
Ce soir, pour nous redonner du baume au cœur, c’est sushi party et ça
fait du bien ! On passe une bonne soirée à discuter tous les 5.
On s’est rendu compte ces dernier temps à quel point la Turquie et ses
habitants, bien que possédant 7 frontières et 2 bords de mer, sont isolés et
peu tournés vers l’extérieur : à L’ouest, L’Union Européenne, très
difficile d’accès pour la plupart des gens. Au Sud, la Syrie. A l’est L’Iran et
l’Irak. Au nord-est, l’Arménie et la Géorgie, pas franchement des potes.
Premiers pays accessible par la mer : Chypre et la Grèce, pas des potes
non plus. Bref, difficile pour eux de voyager et une des raisons pour
lesquelles la majorité ne parle que turc. D’ailleurs, du fait de toutes ses
complications avec les voisins, le service militaire et obligatoire et long
(jusqu’à 2 ans, pour les jeunes les moins qualifiés) et l’armée très présente
sur les routes comme dans les villes.
 |
Prêt à conquérir le monde ! |
Le jeudi 20 décembre 2012, nous nous levons à midi, Camille a 27
ans !!! Julien et moi lui préparons un vrai gros p’tit dej turc comme elle
les aime, avec comme invité surprise un pot de Nutella. On part du bon pied
avec cette fois la ferme intention de jouer dans la rue !! Il ne fera pas
trop mauvais aujourd’hui et nous avons pu jouer au moins deux bonnes heures,
pour 15 Euros environ, pas la gloire en vérité pour 3 mais c’est mieux que
rien. Nous achetons donc un énorme gâteau au chocolat, des confiseries, de
l’alcool et des mandarines parce que les turcs adorent manger des fruits le
soir en discutant. En rentrant, nos hôtes et Julien se mettent à la cuisine,
poissons frais et pâtes fraiches au programme. Le repas fut donc délicieux et après
avoir soufflé les bougies et dévoré le gâteau nous avons fini la soirée à l’absinthe
et au Gin. Nous en apprenons encore beaucoup sur la vie d’Ali et sur l’histoire
du Moyen Orient ; quant à Julien il nous expliquera après deux ou trois
verres pourquoi il n’aime pas trop notre façon de voyager. A 3 heures du mat on
va tous se coucher, nous devions normalement nous lever à 7 heures mais Ali ne
se lèvera pas pour aller bosser, heureusement pour nous, nous dormons jusqu’à
midi. Apres avoir rangé toutes nos affaires on dit au revoir et bon voyage (ils
vont passer noël en Palestine), nous partons chez un autre couch surfer en
camion, il habite loin du centre ville. Apres avoir fait un tour dans le
quartier de Bornova où il habite, on l’attend dans le froid pendant une heure
et alors que nos orteils sont en train de congeler, il arrive et nous emmène chez
lui, mauvaise nouvelle, il n’a pas de chauffage… On lui apprend à jouer à la
scopa et on regarde un film, il est déjà 2 heures 30 du mat, putain on a vraiment
pris un sale rythme de voyageur en vacances. Entre parenthèse, on a montré des
photos des copains sur facebook à Julien et quand il a vu Mil il a dit :
« hé mais je le connais lui, il habitait dans le Tarn avec un mec qu’on
surnomme keupon ! » ! Donc même si le monde nous parait immense
en ce moment et bien…. Il est quand même petit ! Putain, ce Mil, il
connait vraiment tous les cas sociaux de cette planète !
Le lendemain, après un bon petit déj et une bonne douche on part dans
le centre d’Izmir en taxi collectif pour jouer une heure dans la rue et faire 8
euros. Nous partons manger quelque chose, nous déjeunons donc à 17 heures 30,
normal. Ensuite on va se promener dans le bazar d’Izmir et nous buvons du thé
en fumant un narghilé et en jouant au Backgamon, genre on s’la joue turkish
style quoi t’as vu. La pluie n’est pas revenu depuis 2 jours nous avons cette
fois vraiment l’impression d’avoir fuit le déluge, ouffffffff ! Il fait
entre 2 et 6 degrés la journée, les turcs parlent d’un hiver très froid comme
ils n’en ont pas connu depuis longtemps mais apparemment les choses s’arrangent
pour la semaine prochaine. Arrivé 21 heures notre couch surfer va travailler,
il colle des affiches de concerts dans les rues illégalement pour finir les
mois, Julien n’a pas envie de ressortir donc on part tous les 2 au bar s’en
jeter une, merde c’est samedi soir. Ca nous fait du bien de se retrouver, on
papote, on s’organise et on fait des potins. Quand on rentre à minuit, c’est l’heure
du diner, normal, Julien à fait des pates fraîches au poulet et on fait un gros
dodo.
 |
A vot'bon coeur m'sieur dame ! |
Notre voyage à bien changé, d’abord parce qu’on est 3 et ensuite parce
qu’il fait trop froid. Nous sommes maintenant obligés de faire du couch surfing
et de rester en ville, fini les petites soirées barbeuc au bord de la mer en
faisant sécher le linge. Comme Julien n’a pas une tune et bien nous faisons
moins de tourisme et plus la manche, nous avons un peu l’impression de
retourner en arrière dans le temps, genre à 18 ans sur les marches de Glups ou
à 19 dans les rues d’Espagne…! Nous nous sentons vraiment bien dans ce pays, si
on n’est pas fascinés par les paysages comme en Grèce, on l’est par les gens
qui sont incroyablement cool, hospitaliers, souriants. Déçus et énervés par
leur gouvernement religieux, conservateur et pas autoritaire mais presque, mais
ils ont la joie !
Nous nous sommes enfin décidés et nous avons acheté deux billets
d’avion pour Beyrouth du 29 Janvier au 25 Février même si nous ne savons pas
encore ce que nous allons faire du camion pendant ce temps là. Bien sûr nous
pouvons nous faire rembourser les billets au cas où …. Nous sommes donc en
Turquie pour un mois encore, cool, on aura bien profité du pays !
Vous ne dites pas ce qui n'allais pas dans votre façon de voyager pour votre amis, on veut savoir, nous si loin, fidèles au feuilleton?!
RépondreSupprimersi vous etes toujours à Izmir je connais la famille Porcherot des ateliers de la rue raisin ils vivent à 3 là bas est-ce que vous voulez leur contact?
Bises
Do
Ben pour lui on est trop organisés (vous connaissez Camille !...) et on pense pense trop au lendemain, à la semaine suivante, au mois prochain... bref, rien de grave.
SupprimerMerci pour ton contact mais nous avons déjà quitté Izmir. Tant pis pour les Porcherot !
Des gros bisous, on pense fort à toi, bonne fin d'année.
un joyeux anniversaire en retard! un grand merci pour la carte postale reçue le 22, et puis un joyeux noel!
RépondreSupprimerbisous
Nelly,Jf
Merci !
SupprimerJoyeux Noël à vous aussi.
On se pose beaucoup de questions sur ce qu'on fera du popo en rentrant... on vous tient au jus !
La biz
Vous partez à Beyrouth! Youhooooou!
RépondreSupprimerComment était votre Noël turc? Ici, bombance de bouffe et d'alcool, on se pète la panse à n'en plus pouvoir, comme d'habitude, en attendant que ça change? Beijos - Clo
Pour notre Noël on s'est pris une cuite tous les 2, à lire dans le post "Izmir part 2".
SupprimerOn a bien pleuré en pensant à la boustifaille de mamie !!!
Et oui on part à Beyrouth, pouvait-on vraiment faire autrement que d'atteindre notre objectif d'une façon ou d'une autre ?
Beijos !