dimanche 23 décembre 2012

Izmir part 1/2



IZMIR
     On roulera 250 km ce jour là, ce qui ne nous était pas arrivé depuis fort longtemps, sans doute depuis l’Italie. En chemin on doit prendre un ferry pour traverser un bras de mer et rejoindre la ville de Canakkale. Dans l’ensemble les routes sont bonnes et on roule vachement bien, mais putain l’essence est vraiment trop chère en Turquie, et ça fait mal.  Pour le soir on trouve un joli p’tit coin en bord de plage où Julien a un abri pour poser sa tente sans craindre le vent ou la pluie, qui heureusement ne feront ni l’un ni l’autre leur apparition. On passe la soirée à jouer un peu de guitare et aux cartes, on apprend un jeu espagnol : la Scopa.
Le jour suivant, rebelote, beaucoup de conduite, on arrive à Izmir sous la pluie et dans la nuit (vers 18h quoi). On retrouve nos couch-surfers un peu plus tard, nous sommes complètement trempés…
Enfin ils nous accueillent très chaleureusement, il s’agit d’un couple pas banal. Elle, Elif, est turque, et après avoir fait son collège et son lycée en anglais, elle est partie étudier en Israël, c’est là qu’elle a rencontré Ali. Lui est anglais du côté de sa mère et palestinien du côté de son père. Citoyen israélien, il maîtrise parfaitement l’anglais, l’arabe et l’hébreu. Voila pour vous donner une petite idée du personnage, mais il n’est pas avare d’histoire sur sa famille et son vécu, et je peux vous dire que ça nous laisse bouche bée. Du haut de ses 25 ans et son mètre quatre-vingt dix,  il est très au courant de tout ce qui se passe au Moyen-Orient et on apprend plein de choses.
Le lendemain mercredi 19 décembre, on se lève un peu trop tard, mais il fait plutôt bon donc on file vers les rues commerçantes d’Izmir. Une heure et demie de marche plus tard, et alors qu’on s’apprête à jouer un peu dans la rue pour faire quelques sous (surtout pour Julien, qui n’a que quelques euros en poche), la pluie fait son retour. Le moral n’est pas au mieux, l’entente n’est pas parfaite entre nous et lui, c’est un peu tendu. Julien a le cœur triste, il semble fatigué de trainer sa guenille depuis tant d’années et puis il n’aime pas les questions, il n’aime pas les photos, il n’aime pas le punk ni le rock, il n’a jamais d’argent et on rince….  On glande un peu en ville entre l’envie de jouer et la pluie qui nous en empêche, puis on rentre la queue entre les jambes chez nos hôtes.
Ce soir, pour nous redonner du baume au cœur, c’est sushi party et ça fait du bien ! On passe une bonne soirée à discuter tous les 5.
On s’est rendu compte ces dernier temps à quel point la Turquie et ses habitants, bien que possédant 7 frontières et 2 bords de mer, sont isolés et peu tournés vers l’extérieur : à L’ouest, L’Union Européenne, très difficile d’accès pour la plupart des gens. Au Sud, la Syrie. A l’est L’Iran et l’Irak. Au nord-est, l’Arménie et la Géorgie, pas franchement des potes. Premiers pays accessible par la mer : Chypre et la Grèce, pas des potes non plus. Bref, difficile pour eux de voyager et une des raisons pour lesquelles la majorité ne parle que turc. D’ailleurs, du fait de toutes ses complications avec les voisins, le service militaire et obligatoire et long (jusqu’à 2 ans, pour les jeunes les moins qualifiés) et l’armée très présente sur les routes comme dans les villes.
Prêt à conquérir le monde !
Le jeudi 20 décembre 2012, nous nous levons à midi, Camille a 27 ans !!! Julien et moi lui préparons un vrai gros p’tit dej turc comme elle les aime, avec comme invité surprise un pot de Nutella. On part du bon pied avec cette fois la ferme intention de jouer dans la rue !! Il ne fera pas trop mauvais aujourd’hui et nous avons pu jouer au moins deux bonnes heures, pour 15 Euros environ, pas la gloire en vérité pour 3 mais c’est mieux que rien. Nous achetons donc un énorme gâteau au chocolat, des confiseries, de l’alcool et des mandarines parce que les turcs adorent manger des fruits le soir en discutant. En rentrant, nos hôtes et Julien se mettent à la cuisine, poissons frais et pâtes fraiches au programme. Le repas fut donc délicieux et après avoir soufflé les bougies et dévoré le gâteau nous avons fini la soirée à l’absinthe et au Gin. Nous en apprenons encore beaucoup sur la vie d’Ali et sur l’histoire du Moyen Orient ; quant à Julien il nous expliquera après deux ou trois verres pourquoi il n’aime pas trop notre façon de voyager. A 3 heures du mat on va tous se coucher, nous devions normalement nous lever à 7 heures mais Ali ne se lèvera pas pour aller bosser, heureusement pour nous, nous dormons jusqu’à midi. Apres avoir rangé toutes nos affaires on dit au revoir et bon voyage (ils vont passer noël en Palestine), nous partons chez un autre couch surfer en camion, il habite loin du centre ville. Apres avoir fait un tour dans le quartier de Bornova où il habite, on l’attend dans le froid pendant une heure et alors que nos orteils sont en train de congeler, il arrive et nous emmène chez lui, mauvaise nouvelle, il n’a pas de chauffage… On lui apprend à jouer à la scopa et on regarde un film, il est déjà 2 heures 30 du mat, putain on a vraiment pris un sale rythme de voyageur en vacances. Entre parenthèse, on a montré des photos des copains sur facebook à Julien et quand il a vu Mil il a dit : « hé mais je le connais lui, il habitait dans le Tarn avec un mec qu’on surnomme keupon ! » ! Donc même si le monde nous parait immense en ce moment et bien…. Il est quand même petit ! Putain, ce Mil, il connait vraiment tous les cas sociaux de cette planète !
Le lendemain, après un bon petit déj et une bonne douche on part dans le centre d’Izmir en taxi collectif pour jouer une heure dans la rue et faire 8 euros. Nous partons manger quelque chose, nous déjeunons donc à 17 heures 30, normal. Ensuite on va se promener dans le bazar d’Izmir et nous buvons du thé en fumant un narghilé et en jouant au Backgamon, genre on s’la joue turkish style quoi t’as vu. La pluie n’est pas revenu depuis 2 jours nous avons cette fois vraiment l’impression d’avoir fuit le déluge, ouffffffff ! Il fait entre 2 et 6 degrés la journée, les turcs parlent d’un hiver très froid comme ils n’en ont pas connu depuis longtemps mais apparemment les choses s’arrangent pour la semaine prochaine. Arrivé 21 heures notre couch surfer va travailler, il colle des affiches de concerts dans les rues illégalement pour finir les mois, Julien n’a pas envie de ressortir donc on part tous les 2 au bar s’en jeter une, merde c’est samedi soir. Ca nous fait du bien de se retrouver, on papote, on s’organise et on fait des potins. Quand on rentre à minuit, c’est l’heure du diner, normal, Julien à fait des pates fraîches au poulet et on fait un gros dodo.
A vot'bon coeur m'sieur dame !
Notre voyage à bien changé, d’abord parce qu’on est 3 et ensuite parce qu’il fait trop froid. Nous sommes maintenant obligés de faire du couch surfing et de rester en ville, fini les petites soirées barbeuc au bord de la mer en faisant sécher le linge. Comme Julien n’a pas une tune et bien nous faisons moins de tourisme et plus la manche, nous avons un peu l’impression de retourner en arrière dans le temps, genre à 18 ans sur les marches de Glups ou à 19 dans les rues d’Espagne…! Nous nous sentons vraiment bien dans ce pays, si on n’est pas fascinés par les paysages comme en Grèce, on l’est par les gens qui sont incroyablement cool, hospitaliers, souriants. Déçus et énervés par leur gouvernement religieux, conservateur et pas autoritaire mais presque, mais ils ont la joie !
Nous nous sommes enfin décidés et nous avons acheté deux billets d’avion pour Beyrouth du 29 Janvier au 25 Février même si nous ne savons pas encore ce que nous allons faire du camion pendant ce temps là. Bien sûr nous pouvons nous faire rembourser les billets au cas où …. Nous sommes donc en Turquie pour un mois encore, cool, on aura bien profité du pays !

6 commentaires:

  1. Vous ne dites pas ce qui n'allais pas dans votre façon de voyager pour votre amis, on veut savoir, nous si loin, fidèles au feuilleton?!
    si vous etes toujours à Izmir je connais la famille Porcherot des ateliers de la rue raisin ils vivent à 3 là bas est-ce que vous voulez leur contact?
    Bises
    Do

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    1. Ben pour lui on est trop organisés (vous connaissez Camille !...) et on pense pense trop au lendemain, à la semaine suivante, au mois prochain... bref, rien de grave.
      Merci pour ton contact mais nous avons déjà quitté Izmir. Tant pis pour les Porcherot !
      Des gros bisous, on pense fort à toi, bonne fin d'année.

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  2. un joyeux anniversaire en retard! un grand merci pour la carte postale reçue le 22, et puis un joyeux noel!
    bisous
    Nelly,Jf

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    1. Merci !
      Joyeux Noël à vous aussi.
      On se pose beaucoup de questions sur ce qu'on fera du popo en rentrant... on vous tient au jus !
      La biz

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  3. Vous partez à Beyrouth! Youhooooou!
    Comment était votre Noël turc? Ici, bombance de bouffe et d'alcool, on se pète la panse à n'en plus pouvoir, comme d'habitude, en attendant que ça change? Beijos - Clo

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    1. Pour notre Noël on s'est pris une cuite tous les 2, à lire dans le post "Izmir part 2".
      On a bien pleuré en pensant à la boustifaille de mamie !!!
      Et oui on part à Beyrouth, pouvait-on vraiment faire autrement que d'atteindre notre objectif d'une façon ou d'une autre ?
      Beijos !

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