Bucarest c'est aussi ça |
Le lendemain évidemment c’est
difficile, de toutes façons on n’a pas grand-chose à faire : on reste donc
tranquilles à la maison, on regarde quelques films (notamment :
« Diaz, Don’t clean this blood » sur les violences policières
incroyables lors du G8 à Gênes), et on attend tranquillement l’heure
fatidique : ce soir à 20h, le Steaua Bucarest reçoit Chelsea en 8eme de
finale de l’Europa Ligue. Drago et Léo sont tous 2 fans du plus grand club de
Roumanie, et recevoir le champion d’Europe en titre est un grand évènement. On
passe une bonne soirée foot (enfin, surtout pour moi, moins pour Camille),
d’autant plus que, contre toute attente, le Steaua Bucarest l’emporte 1 à
0 !
Préparation des djeunes! |
Le samedi, la mission est :
trouver une bonne bouteille de gaz. Echec total, on repart bredouille. Mais de
nouveau on passe la journée dans l’attente de l’évènement de ce soir :
concert punk avec le groupe de Léo (Just Another Lie, ska punk) et un autre
groupe roumain, Niste Baieti. Nous partons tôt, en même temps que Léo et les
autres vers 20h, l’heure des balances. On s’en jette quelques unes devant le
bar en attendant le début du concert, nous sommes donc en compagnie des amis de
nos hôtes, une joyeuse bandes de jeunes à fond dans le punk rock, ça fait
plaisir à voir mais on se sent un peu vieux parmi les étudiants voire même les
lycéens qui parlent de leur prochain voyage en stop en Europe ou de leur
prochaine grosse journée d’examens.
Le groupe de Léo ouvre donc le bal,
ce mec à vraiment ça dans le sang, il chante trop bien et il est passionné, ça
se sent, donc c’est avec plaisir qu’on l’admire lui et son groupe de Ska Punk.
Le deuxième groupe met le feu à la salle, les gens ont l’air de bien connaitre
les paroles qui sont des reprises de chansons roumaines en version punk, bien
sûr ! Nous avons aussi droit au grand classique « Blitzkrieg
Bop » des Ramones. La salle est pleine et ça pogote bien comme il se doit.
Il est déjà 2h du mat quand tout s’achève, on part chez un ami de Léo et Drago
pour finir la soirée, ça nous parait bizarre parce que personne ne propose
d’acheter de la bière, ils achètent simplement du pain qu’ils se partagent
entre eux. Ca n’a pas l’air d’être le pied niveau thune pour ces petits jeunes,
ils vivent vraiment avec le strict minimum.
Ils décident de se lancer dans un
jeu pour finir la soirée et le gars nous sort le Risk, mon dieu, on commence
donc une partie à 2h du mat pour la finir à 6h alors que tout le monde est en
train de s’endormir sur le plateau de jeu. On rentre comme de vrais zombies en
bus jusqu’à chez Drago et Léo pour aller directement se coucher, il est 7h du
mat, bonne nuit !
Le samedi, c’est notre dernière
journée à Bucarest, mais on ne la commence évidemment que dans le milieu de
l’après-midi. On retourne chercher du gaz, de nouveau on essuie une défaite, il
nous sera probablement aussi impossible de faire le plein en Roumanie que ça
l’a été en Turquie. Chiotte ! Le soir on part tous les deux manger un bout
tranquille, on laisse Léo et Drago répéter quelques morceaux pour le groupe
qu’ils montent ensemble. Décidément, ça me rappelle des souvenirs et surtout ça
me donne envie de reprendre du service ! On passe une courte nuit
avant de partir le dimanche matin à 9h30 de Bucarest, direction Sinaia dans les
Carpates. Cette semaine à Bucarest était trop cool, même si on n’a pas pu
cuisiner (du fait de l’état lamentable de la cuisine) et qu’on n’a mangé que
des salades, du poulet froid et des sandwichs, on s’en fout, on a bien rigolé,
on s’est gavé de musique et on a découvert tranquillement cette belle ville.
L’impression qui ressort de cette
première semaine passée avec des jeunes roumains est que ceux-ci souffrent
d’être roumains : la réputation du pays et de ses habitants, le NO FUTURE
qui se vit ici au jour le jour (tous ont la ferme intention de partir ailleurs
pour étudier, travailler, voire faire leur vie), une langue qu’on associe
immédiatement à la misère alors qu’elle sonne si bien, notamment en chanson. Tout ça leur
donne ce sentiment « d’infériorité » qu’on a pu percevoir quand on
les entendait nous dire : « Mais de toutes façons, pourquoi vous
connaitriez quoi que ce soit sur la Roumanie ? » ; « On
aimerait que le gouvernement roumain prenne exemple sur le vôtre » ;
« A quoi ça sert d’étudier pour faire un boulot où je serai payé 300€ par
mois ? » ou encore « Cette ville a 50 ans de retard sur
Budapest »… en tous cas pour l’instant, en ce qui nous concerne, le pays
et ses habitants nous plaisent beaucoup, et l’image négative qu’on en a en
Europe de l’Ouest est sans doute exagérée.
Retour dans le tram, 7 heures du mat |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire