Chez Ezz, on ne fait rien a cause du mauvais temps et du manque de motivation. Le samedi soir on se siffle quand meme quelques mignonettes et on a une bonne discussion avec Ezz, a propos du mariage civil notamment, interdit au Liban, et du fait qu'il sorte avec une fille Druze, donc que probablement il ne pourra jamais epouser.
On degote aussi un ecovillage pour faire du woofing dans le Chouf, et Ezz est motive pour se joindre a nous, c'est cool, comme ca on y va en bagnole.
Ces 4 jours chew Ezz, on a rien depense, mais il fait toujours aussi froid et Camille n'a pas pu prendre de douche car la salle de bain avait quelques soucis.
Enfin le mardi, apres moults tergiversations et coups de fil, nous nous decidons a partir pour la ville de Dmit dans la region Chouf. Mohamed, un pote a Ezz, est de la partie.
Nous arrivons assez tard dans l'ecovillage, accueillis par les quelques residents annuels. Pas tres chaleureux, c'est le moins qu'on puisse dire, ils nous montrent nos chambres, la cuisine etc. On se fait un diner frugal et au lit.
L'ecovillage est, comme on pouvait s'y attendre, a la roots, surtout apres les inondations qu'a connu le Liban en janiver. Il faut marcher 45 minutes depuis le bourg pour y arriver, chemin impraticable en voiture. Il y a de la boue partout et notamment dans le ruisseau qui alimente habituellement l'ecovillage en electricite. Du coup il y a du jus seulement quelques heures par jours grace au groupe electrogene de secours. Of course toujours pas de chauffage, mais bon on est presque habitues depuis 9 jours qu'on se les caille a la montagne...
Bref, a part ca on est quand meme contents d'etre ici, loges-nourris et avec des journees probablement bien remplies (poil au nez).
Le mercredi reveil a 7h (waouch !) pour aller pelleter le canal en ce qui concerne JB, Ezz et Mohamed, et desherber le jardin et cueillir les legumes pour Camille.
Dur dur, la conmmunication avec les autochtones est toujours, disons, minimale. Enfin au moins pour l'instant on peut toujours causer avec Ezz et Momo. La journee se termine a 16h, on galere des plombes avec le chauffe-eau pour essayer de prendre une bonne douche chaude, sachant qu'on patauge dans la boue depuis hier et Camille dans sa crasse depuis une semaine. Roots je vous dis ! Finalement on s'en sortira avec une douche au seau. Le soir on boit un p'tit coup avec Ezz et Mo, dans leur piaule avec feu de bois et bougies. C'est sympa et c'est surtout la dernier soiree qu'on passe avec Ezz, ils doivent partir demain pour une reunion scout. Dure, dure journee entre le boulot, la boue, la misere pour la douche et l'accueil pas au top.
Le lendemain au reveil, on a l'impression d'avoir 80 ans. Alors que Ezz et Mo sont partis avec la jeep au saut du lit, on est tellement courbatures que preparer le petit dej est une torture. La journee va etre longue...
Bon gre, mal gre, on gagne notre lieu de travail vers les 8h30.
Aujourd'hui je bosse avec 3 syriens qui ne pitent pas un mot d'anglais. L'un d'entre eux est une machine, il fait 2 pelles pendant que j'en fait 1 et les siennes sont bien plus remplies... les 2 autres gars, ca va, ils sont a la cool. Heureusement pour mon pauvre dos on prend plein de pauses, ils ont tot fait de me nommer "yes yes yes", et la matinee passe vite. A midi, enfin, on mange tous ensemble, un tres bon repas d'ailleurs, et ca fait du bien. Nos hotes se sont derides, Camille de son cote a enfin etabli un bon contact avec Hassan, le jardinier soudanais qu'elle aide a grands coups de pioches dans les mauvaises herbes et sous les serres de l'ecovillage. L'apres midi est plus facile pour tous les 2, le boulot est moins violent. A la fin de la journee, a 16h, nos corps nous font cependant toujours beaucoup soufrir, mais il faut qu'on profite du voyage qu'effectue la jeep jusqu'au village pour aller sur internet. Lorsqu'on a termine, Dieu merci, une voiture s'arrete spontanement pour nous ramener presque jusqu'a destination. Entre les courbatures, la route pourrie et boueuse, et la nuit, c'eut ete un calvaire. Le soir, on mange les restes du dejeuner, et a 21h, quand l'electricite s'arrete, on pique un enorme roupillon.
Le vendredi on se leve en ayant moins mal, Hassan nous prepare une omelette a la tomate pour le petit dej, et on sait que c'est notre derniere journee de boulot. Donc, ca va. Je retrouve mes syriens et ma pelle, Camille desherbe dans la boue entre rats et crapauds. Mais l'ambiance generale est bonne, donc on a le moral.
Je ne sais pas si ca me fait plus bizarre a moi de miserer avec ma pelle en compagnie de 3 refugies syriens, ou a eux de faire ca avec un francais qui se fait meme pas payer. Si on prend en compte les conditions de travail (genre bosser a flanc d'une falaise qui tombe a pic sans aucune protection) et la barriere de la langue, ca fait vraiement une drole d'experience ! Enfin, Camille et moi mettons un point d'honneur a faire de notre mieux, et tout le monde est content de nous. Bref, le midi, grande bouffe tous ensemble, bon et bien. L'apres midi, Camille et les autres s'efforcent de nettoyer les cabanes et les huttes devastees par les inondations.
En fait d'ahbitude l'ecovillage est un lieu carrement classe avec tout le comfort qu'il faut ( electricite, eau chaude, chemin paves) mais les precipitations diluviennes de janiver ont tout ruine. Ca fait donc 2 mois que les 4 residents permanents (Hassan le jardinier, Eric et sa femme les "gerants" philippins, et une autre employee burkinabee) galerent dans la bour pendant que le boss est en Allemagne. Si nous on en a plein le cul au bout de 3 jours, imaginez un peu pour eux... l'ensemble des travaux a faire pour tout remettre en ordre parait inachevable d'ici l'ete, ou d'habitude l'ecovillage peut accueillir une centaine de touristes et des volontaires.
Une fois l'apres midi achevee, on a enfin un peu de temps a nous pour la douche (au seau) et preparer nos sacs pour le depart demain (samedi 23/02) Les affaires que nous avons utilisees jusqu'a present sont de-fon-cees, mes Docs ont pris un sacre coup de vieux et les Nike de Camille sont bonnes pour la poubelle cette fois !